Dans ses débuts, Rouyn est principalement peuplé par des hommes seuls à l’exception de quelques couples sans enfant. Les Dumulon seront la première famille à s’installer dans le village. C’est au début des années 1920, lorsqu’il entend la rumeur d’une découverte de minerais précieux dans le canton de Rouyn, que Jos Dumulon, alors directeur de la compagnie de téléphone du Témiscamingue, entreprend la construction d’un magasin général. Il entend ainsi profiter de la prospérité amenée par le développement minier de la région. Il fait donc construire deux cabanes en bois rond, un magasin général et une résidence sur la rive sud du lac Osisko. Jos Dumulon met aussi sur pied un commerce de transport maritime qui relit Ville-Marie au canton de Rouyn, ainsi qu’une écurie et un bureau de poste. En somme, le Magasin général Dumulon, qui est en fonction de l’été 1924 jusqu’en 1926, est le premier commerce à approvisionner les pionniers en produits de toutes sortes.
Malheureusement, comme la ruée minière tant attendue tarde à arriver, que la majorité des prospecteurs détiennent leur propre matériel et que les compagnies possédaient leur propre système d’approvisionnement, les premières années sont très ardues pour Jos Dumulon et son épouse.
En 1925, la nouvelle région minière connait un essor économique considérable, qui ne suffit pourtant pas à renflouer les caisses de la famille Dumulon. Ce sont notamment des pertes liées à la spéculation minière et à un accident de navigation, où de nombreuses marchandises sont englouties, qui détériorent sa situation financière. Le couple est donc contraint de fermer boutique en 1926, suite à la faillite du magasin général.
Heureusement, le premier service de poste, alors établi dans le magasin, permit à la famille Dumulon de subsister. Celui-ci était alors dirigé par Agnès Dumulon, la femme de Jos Dumulon. Elle fut d’ailleurs une des premières femmes maîtres de poste au Canada. On déménagea toutefois le bureau de poste au centre-ville en 1933 et le magasin fut transformé en résidence, habitée jusqu’en 1973 par le fils de Joseph Dumulon, Léon, ainsi que sa femme et leurs onze enfants.